Comme tout les jours, je me réveilla à l'aube. J'étais toujours le premier debout, en regardant à ma droite, ma mère dormait encore. Je me leva donc et alla brouter quelques brins d'herbes non loin du troupeau, profitant de ce silence apaisant. J'aime bien rester seule dans mon coins, cela m'aide à mieux réfléchir, à ne pas me prendre la tête avec les autres, et surtout, à être indépendant. Ce n'est pas qu'une jour, je souhaite quitter le troupeau et ma mère, c'est juste que je n'aime pas compter sur les autres et ensuite m'inquiéter pour rien...
Mon silence fut vite rompu par des bruits de sabots agaçants que je ne connaissait que trop bien. Ce pendant, je ne daigna pas relever la tête pour faire face à la pouliche qui s'approchait de moi. En même temps, je me fichais pas mal d'elle et des autres. Mais apparemment, ces stupides pouliches ne le comprennent pas du tout...
-Euh...Bonjour Seiji...Dit la pouliche en bégayant, un peu timide pour mieux parler.
Ne daignant pas relever la tête, je ne dis rien et continuais à brouter, pensant qu'elle finira bien par s'en aller...
Mais voyant qu'elle ne bougeait pas, je releva enfin la tête après quelques minutes en soupirant d'exaspération et la regarda d'un air plus au moins dégoûté...
-...Qu'est-ce que tu me veux...? Demandais-je assez froidement pour lui faire comprendre que je ne voulais pas d'elle ici.
Après quoi, la pouliche fut comme transpercée par ma question, vu la façon dont elle me regardait. Un air de frayeur suivit bientôt par des bafouilles incompréhensibles. C'est tout ce que je déteste, être obliger de me coltiner tout ces stupides poulains...
-Écoutes, si tu n'as rien à dire, tu n'as cas t'en aller. Ne viens pas me déranger...
Sur ces mots, la pouliche était partie, apparemment vexée. Tant mieux, elle comprendra que je n'aime pas sa compagnie, ni celle des autres!
Après un bref soupir, ce fut à mon tour de partir, m'éloignant du troupeau au pat, petit à petit. Je ne m’inquiétais pas de ce qui pourrait m'arriver ou pour ma mère, cette dernière, savant que j'ai l'habitude de m'en aller comme ça, ne se fera pas de soucis je pense, je finissais toujours par revenir le soir même.
Oui, j'ai l'habitude de ces petits voyages ici et là. C'est le simple fait de penser que de tonnes de pouliches vont me coller toute la journée qui me pousse à partir. Surtout si c'est des pouliches pas très intelligentes qui ne pensent qu'à leurs physiques...
En cour de route, je garda la tête vide, ne voulant, pour une fois, penser à rien et d'écouter ce magnifique silence qui s'offrait à moi dans la forêt. Que demander de mieux?
Un petit moment plus tard, je finis par arriver à mon endroit préféré, le lac. Je trouve un peu dommage que ce dernier ne se trouve pas dans nos terres, mais tout bien réfléchit, il est mieux ici. Car, si il était dans les terres de Raven, je n'aurais cesse de m'y rendre et ainsi, attirer les autres qui le rendront plus que bruyant...
Le silence qui y régnait était plus qu'apaisant et très agréable, l'endroit est tellement silencieux que cela ferait peur à d'autres. Mais moi, c'est tout ce que j'aime! Sur ceux, je me coucha sur l'herbe tout prêt du lac après avoir pris quelques gorgés d'eau fraîche. Le seul bruit qui se faisait entendre, c'était celui des poissons qui, de temps à autre, sortaient leurs têtes de l'eau et y retournaient aussi vite qu'ils étaient apparut...
Je finis par fermer les yeux et essayer d'imaginer comment serait mon père. Ce n'est pas que je veux le rencontrer, mais presque. Car après tout, c'est mon père...