Serait-ce un fantome de mon passé ? [PV Lunalia)

Le temps avait pris une nouvelle allure depuis quelques jours. Chaque pas que je faisais, chaque nuit que je passais dans cette nature, pas une fois les images de Lune, Leïto et Fiona ne quittèrent mon esprit endolori par leur mort, causée par les hommes il y a quelques jours. Chaque nuit, je m'imaginais auprès d'eux avant qu'il ne me soient arrachés. Quelle épreuve difficile.

Je m'en voulais d'être parti, vivant ! Pourquoi avais-je été le seul à survivre ? Ne croyez pas que l'idée de ma laisser dépérir ne me soit pas venue à l'esprit. Mais chaque nuit, un débat "spirituel" avait lieu dans mes songes. A ce moment là, le souvenir de Lune me remerciait de la vie, aussi courte soit elle, que je lui avais offerte et elle m'encourageait à poursuivre ma vie, à faire de nouvelles rencontres, en clair tourner la page du livre de ma vie, dont les quelques mois que j'avais passé avec Lune et Leïto n'avait été qu'un chapitre.

Je ne fus pas convaincu pour autant mais l'idée de mourir ne me plaisait pas non plus. C'est ainsi que décidant de ne jamais les oublier, de rester seul à jamais, j'avais continuer ma route. Les quelques chevaux que je croisait ne devinrent pas plus que mes amis. Même pour les juments. Souffrir une fois était assez et je voulais rester fidèle à Lune.

C'est ainsi que ma route m'avait ramené sur les terres des solitaires, là où avais été, et sera, mon chez moi. La nuit commençait à tomber. Je choisis un surplomb rocheux pour me coucher. En dessous de moi je voyais un petit étang qui me renvoyait mon reflet. il me montrait aussi un ciel dégagé et étoilé. Levant les yeux vers le ciel, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu'ils me surveillaient depuis là haut, qu'ils seraient toujours à mes cotés.

Je finis par m'endormir après quelques minutes de contemplation tout en lancant

- Bonne nuit Lune.

en un petit murmure nostalgique.

[Ah c'est reparti pour les romans xD]

Je sentais l'air frais de ces terres m'envahir les naseaux alors que je m’apprêtais à m'endormir. Mais le vent apporta aussi une autre odeur avec lui et quelques secondes après, des bruits de sabot se firent entendre. Je n'avais pas besoin de me relever ou de rouvrir les yeux pour savoir qu'il y avait quelqu'un d'autre près de moi. Etalon ou jument ? En fait je ne m'en faisais pas trop sur ce détail. De toute façon j'eus bien vite ma réponse lorsque ce visiteur parla.

- Hum... excusez-moi mais, cela vous poserait-il problème si, je me joins à vous pour cette nuit ?

Pas besoin d'en entendre plus pour savoir que j'étais en compagnie d'une jument. Mais en fait je m'en fichais. Tout ce que je voulais maintenant c'était dormir. Sans relever la tête toujours, je m'adressais à elle.

- Ces terres appartiennent à tout le monde, chacun est libre de faire ce qu'il veut.

Quelques secondes plus tard j'entendais des bruissements m'indiquant qu'elle devait s'être couchée. Mais je m'endormis assez vite pour entendre autre chose de sa part.

La nuit qui passa alors fut ponctuée par ces même "fantômes" de ma famille. Ce à quoi je m'étais habitué finalement. Dans ce rêve je revivais quelques jours que j'avais passé avec eux dans le village. Cela allait de la petite course que je faisais souvent avec Leïto. D'autre fois, c'était quelques baignades que je faisais avec Lune. Que des moments heureux. Pour finir je la voyais toujours venir vers moi pour nos habituels contacts où nous nous frottions nos encolures.

- Tu me manques Lune.Tu me manques terriblement

Je la voyais alors sourire avant qu'elle ne s'efface du paysage.

Je fus réveillé par les rayons du soleil lorsque ceux-ci frappèrent le rocher. Je me réveillais alors. Je mis quelques secondes à faire le point puis me dirigeais vers un petit étang tout près où je pus boire avant de manger quelques touffes. Lorsque je me souvenais de cette voix d'hier. Mais lorsque je regardais vers elle, je n'en revenais pas de ce que me montrait mes yeux. J'eus l'impression d'avoir Lune devant moi. Pourtant c'était impossible, je le savais bien.

Je m'approchais d'elle et la regardais en détail. Elle lui ressemblait en tout point sauf un détail très perceptible : Les crins de sa queue étaient blancs et non gris comme sa crinière. Rassuré, je fus néanmoins intrigué par cette ressemblance. Je la regardais avec attention lorsque je la vis ouvrir les yeux.

Je l'avais observée avec attention. A part les crins de sa queue, j'avais l'impression d'avoir Lune en face de moi. Où était-ce un mauvais tour que me jouait mon esprit ? Mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle eu un mouvement de recul pendant lequel je pus voir ses yeux. Ils étaient verts, contrairement au bleu des yeux de Lune. Plus aucun doute, ce n'était pas elle. Mais elle avait l'air d'avoir été surprise de me voir ainsi. Normal aussi.

- Qu... qu'est-ce qu'il y a ?

Je ne savais pas vraiment quoi répondre, il fallait dire que la ressemblance était frappante. Mais d'un autre coté j'étais un réaliste. Même si je le voulais de toute mes forces, Lune ne pouvait revenir. L'inconnue se releva en s'ébrouant puis me regardait. Elle me fixait longuement sans rien dire . De mon coté je restais perplexe. Avais-je une tache sur le museau.

Au début je pensais qu'elle pourrait être la soeur de Lune, mais d'après ce que je connaissais de sa vie, c'était impossible . Où alors peut-être était-ce une demi-soeur ? Lune m'avait toujours raconté que son père était toujours en vie quelque part. Ou alors ce n'était qu'un pur hasard qu'elle lui ressemblait. Dans ce monde vaste, on croisait des chevaux presque identiques par leurs couleurs. Mais chacun était unique.

Détournant le regard, je m’avançais un peu et observais le paysage.

Je ne savais pas pendant combien de temps j'étais dans mes pensées. Mon regard allait entre le paysage et l'inconnue mais à la fin, je regardais surtout le paysage. D'habitude je parlais facilement avec les autres, même après leur mort. Alors pourquoi avais-je tant de difficulté à nouer le contact avec elle ? A cause de sa ressemblance avec Lune ? Je ne savais pas.

Lorsqu'elle se tourna et commença à marcher pour s'éloigner. Je pense que mon silence lui avait fait comprendre que je n'étais pas intéressé par de la compagnie. Mais on ne peut non plus se renfermer sur soi-même. Elle partit au trop après m'avoir lancé un simple

- Bon et bien, je vais y aller. Bonne chance tout de même.

Je ne savais dire pourquoi mais je voulais qu'elle reste un peu. Un simple dialogue n'engage à rien. Aussi je me mis au trot pour la rattrapper.

-Attendez.

Lorsque je l'eu rejoint, je m'arrêtais à coté d'elle.

- Désolé pour le réveil mais ... c'est parce que vous ressemblez beaucoup à quelqu'un que j'ai bien connu.

J'avais eu un petit moment d'arrêt pour savoir comment j'allais l'interpeller, je ne voulais pas vraiment lui dire tout d'un coup. Mais rien que lui avoir dis cela me laissais penser qu'elle allait maintenant m'interroger sur l'identité de ce quelqu'un.

Je la regardais ensuite dans les yeux. Si ils n'avaient pas été différents, j'aurais vraiment eu l'impression que la jument qui se tenait près de moi était bien Lune, surtout avec cette tache caractéristique près de son oeil.

Par une simple envie de compagnie, j'avais engagé la conversation que je lui avais jusque là refusée. C'est ainsi que je me retrouvais devant elle à la regarder, faire la comparaison entre elle et Lune. La ressemblance était vraiment effarante. Je la vis quelque peu pensive sur le coup mais après avoir connu Lune, je savais voir qu'elle était gênée par quelque chose. Son air ne me trompait pas. Jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole.

- Vraiment ? Elle me ressemblait autant ? Même avec la lune ?

Le fait qu'elle me demande çà me surprenais un peu au début, surtout en ce qui concerne la lune. Mais bon c'était aussi un hasard. L'image de ma Lune souriante pendant mon rêve me revint en tête à ce moment là. Je détournais le regard car la regarder plus longtemps m'aurait renfoncé le couteau dans la plaie. Je marchais un peu vers une touffe d'herbe.

- Les seuls détails qui vous différencient est qu'elle avait les yeux bleus et que les crins de sa queue étaient gris, comme les crins de votre crinière.

Je baissais ensuite la tête pour attraper la touffe d'herbe que je mangeais assez difficilement. C'était bien la première fois que parler d'elle depuis sa mort me troublait quelque peu. Mais pourquoi avoir peur ? Je pense que cela ne restera que de l'amitié à l'état pur. Et puis je ne m'étais jamais entièrement confié sur ce qu'il s'était passé au village indien.

Je repensais à tout ce qui s'était passé au village indien. Ce jour là j'étais parti faire une petit ballade pendant que Lune et Leïto étaient resté avec ma mère. Je pensais que le village serait un endroit sûr pour l'éducation de Leïto. Je n'oublierai jamais la vision que j'ai eu lorsque j'eus vu la moitié du village décimée par une vague de mort étrange. Sur le moment j'eus peur de ce que j'allais découvrir. Et ce ne fut que lorsque j'arrivais près de la rivière que je découvris le sinistre spectacle. Lune étendue à terre, sans aucun signe de vie. Lorsque je regardais dans ses yeux, je n'y vis plus aucun signe de vie, son regard était vide.

Pris de panique, je me mis en quête de Leïto que je trouvais après quelques foulées de sabots. Malheureusement il avait eu droit au même sort que Lune. Et ce fut aussi la cas de Fiona. Inutile de vous dire à quel point je fus heurté de savoir que ma famille avait été décimée en si peu de temps. Je pense que j'aurais pu me résoudre à vivre le même sort qu'eux.

Mais alors que je repensais au moment où l'indien m'avait dit de fuir, la voix de l'inconnue me fit sortir de ces pensées funestes.

- Je... je peux vous demander comment elle s'appelait ?

Puis après un petit rire forcé.

- Euh non! Ou-oubliez ça, c'était juste par curiosité, d'ailleurs elle est très affirmée chez moi...

Je pris quelques secondes avant de lui répondre.

- Lorsque les indiens l'ont accueillie au village, ils l'avaient nommée Lune Indienne par rapport à cette même tache que vous avez. Mais à la base elle s'appelait Lune, ainsi nommée par sa mère.

Je ne lui en voulait pas trop de sa question. Et puis repenser à eux me permet de ne pas les oublier. Quoique même de moi-même je ne les oublierai jamais. Je m'en souviendrai jusqu'à ma mort. Je m'étais juré que Lune serait l'unique compagne de ma vie.

Le temps passait à une toute autre vitesse d'un coup. Mais était-ce en
bien ou en mal ? Le dialogue se tournait doucement vers des choses
personnelles et qui pour moi étaient quelques peu douloureuses.

- Votre amie portait un très joli nom...

Sur
cette parole de l'inconnu, j'eus un petit sourire. Ainsi croyait-elle
que Lune avait été seulement une amie. Quoique je n'avais pas vraiment
envie de lui en dire plus. Peut-être en profiterait-elle pour me
demander si elle me plaisait [ pourquoi pas XD]. Mais j'étais décidé sur
ma vie.

- Dîtes-moi... est-ce que je peux vous demander votre nom ?

-
Disons que pour le moment la plupart de ceux que je croise me
surnomment quelques fois le caramel mou, depuis quelques temps. Il faut
dire qu'il y a de quoi.

Je réfléchissais ensuite. Avais-je
vraiment envie de le lui dire? D'un coup je regardais dans la direction
de la plaine fleurie que je connaissais assez bien. Aussitot les
souvenirs me remontait en tête,ce jour où j'avais croisé Lune pour la
première fois. Cette fois où nous avions fait cette course. Pourquoi
pensais-je à ca en ce moment ?

Je repensais à toutes ces courses que nous faisions ensembles. Au cours desquelles je pouvais voir une amélioration dans l'endurance de Lune. Et surtout que ces petites courses étaient notre plaisir commun en dehors de nos occupations habituelles. Même après l'arrivée de Leïto, nous continuions, galopant avec lui lorsqu'il fut assez robuste. Même ma mère y prenait part quelques fois. Une scène que je ne verrais plus jamais se réaliser malheureusement.

- Au fait, une petite course vous tenterais ?

Je fus quelque peu surpris de sa demande. Je voyais la vie d'un oeil malade et elle me proposait une course. Que voulait-elle montrer ? Ou prouver.

- Désolé mais je n'en ai pas trop envie pour le moment.

JE me retournais ensuite et avançais un peu. Lorsqu'une légère brise se fit ressentir. Une brise douce qui faisait voler les crins de ma crinière. Mais soudain je crus entendre quelque chose lorsque cette brise se fit sentir. Comme si une voix s'élevait de cette brise. Où alors ce fut mes oreilles qui me jouaient des tours. Je fermais les yeux et laissait couler la brise tournant ma tête jusqu'à ce que le vent coulait sur mes joues tel un cours d'eau avant de disparaître.

Lorsque je rouvris les yeux je vis l'inconnue devant moi. Pour suivre le sens du vent j'avais tourné sur moi-même. Bon la voix dans le vent c'était déjà bizarre mais çà en plus ... Je regardais l'inconnue d'un regard interrogateur. Non ça ne pouvait pas être ce genre de chose, de signe. Je détournais aussitôt la tête.

La nuit qui passa cette fois-ci fut une des plus magnifiques et des plus étranges à la fois. Lorsque le paysage se matérialisa devant moi, je me retrouvais quelque part dans les plaines fleuries. Je commençais à galoper parmi les fleurs, foulée après foulée. Lorsque devant moi, une silhouette familière fit son apparition. Je ne mis pas longtemps avant de reconnaître la robe caractéristique de ma mère.

Aussitôt nous nous rapprochions l'un de l'autre. J'étais content de la revoir mais en moi-même je savais que cela ne durerait pas longtemps alors autant en profiter. C'est ainsi que je passais de longs moments à parler avec elle de tout et n'importe quoi. Puis nous continuions notre promenade.

C'est ainsi que Leïto fut le suivant à venir nous retrouver. Encore une fois, nous prenions notre temps et continuions de nouveau notre voyage à travers les plaines, parlant de tout et de rien. Lorsque le paysage changea soudain et que nous retrouvions au coeur du village indien. Dans lequel nous marchions tranquillement. Lorsque Leïto et Fiona me laissèrent seuls, allant se promener plus loin.

De mon coté je marchais droit et vit Lune apparaître devant moi. Ce fut un des moments que j'aimais dans ce rêve, après mes retrouvailles avec ma mère et mon fils. Je trottais vers elle et nous nous retrouvions à frotter nos encolures. Un contact que j'aimais particulièrement. Puis je la regardais dans les yeux, luis souriant.

- Tu ne peux pas savoir à quel point tu me manques Lune.

Même si j'étais conscient que tout cela venait de ma tête, j'avais l'impression de revivre. J'avais envie que cela ne s'arrête jamais. Je profitais du temps que j'avais à ma disposition pour rester auprès de Lune. Nous avions quelques trucs à nous raconter. Tout allait bien et nous regardions ma mère et Leïto s'amuser plus loin. Nous allions ensuite nous abreuver ensembles à la rivière du village. Mais alors que nous nous regardions à nouveau, une voix s'éleva dans les airs.

- Au revoir, j'espère que tu te remettras vite...

Je reconnus aussitôt la voix de l'inconnue. Bien sur Lune me questionna sur cette jument. Je n'eu pas grand chose à dire sinon que c'était une jument que j'avais croisé. Je lui racontais alors tout. Sa ressemblance, ma vie depuis que j'avais quitté le village et ma résolution à vivre seul, restant ainsi fidèle à Lune. Bien sur un petit débat s'ouvrit. JE n'avais pas envie que mon esprit soit à tel point occupé par une nouvelle conquête que je les oublie tout les 3.

A ce moment, elle s'approcha de moi et me frottait l'encolure. Je pouvais l'entendre parler.

-Ne vit pas dans le passé, essaye de tourner la page, nous serons toujours dans ton coeur, mais tu dois avancer à présent et refaire ta vie avec quelqu'un d'autre... c'est ce que je veux pour toi, je veux te voir heureux.

Je ne savais pas vraiment quoi dire sur le fait. Elle s'éloigna juste un peu pour me sourire. Regardant autour de moi, Leïto et ma mère me regardaient en souriant. Notre fils vint se coller à moi avant que tout ne devienne flou et ne disparaisse.

Je sentais alors une odeur de pomme tout près de moi et lorsque j'ouvris les yeux, je découvris quelques fruits devant moi, sans doute déposés par l'inconnue. Tout en mangeant je repensais à ce que lune m'avait dis dans mon rêve. Pourrais-je vraiment être heureux de ne plus pouvoir vivre avec eux, mais serais-je heureux si je ne vis que dans le passé ?

Mais un rapide coup d'oeil autour de moi me montrait qu'elle était partie. Seuls ses mots résonnaient encore.

A mon avis elle avait du être lassée que je ne m’intéresse pas à elle, même pour lui parler. En tout cas je ne la voyais plus. Mais je réfléchissais au rêve de cette nuit en même temps que je continuais de manger les pommes. L'image de Lune m'avait dis qu'elle voulait que je reconstruise ma vie. Mais tout rebâtir à chaque fois était long. Cependant, si cela la rendait heureuse que cela arrive, je ne voulais pas non plus la décevoir.

Mais alors que j'étais perdu dans mes pensées, quelques bruits de galop se firent entendre. Rien de spécial à cela, beaucoup de chevaux passaient par ici. Mais je relevait la tête lorsqu'une détonation se fit entendre et il ne me fallu pas longtemps pour reconnaître ces diables de cow-boys. Mon regard se porta ensuite sur leur "proie" et je reconnus l'inconnue [Paradoxe XD] mais à ma surprise elle leur mit un sacré vent au galop. Voyant qu'ils ne l'emporteraient pas, ils abandonnèrent la poursuite.

Celle-ci s'était réfugiée au pied du rocher. Voyant que ses poursuivants avaient lâché prise, elle s’avança mais semblait éprouvé une certaine difficulté. Lorsqu'elle se tourna pour regarder, je pus voir une légère entaille sur une de ses jambes. Une balle avait du la frôler. Je réfléchissait alors. Qu'allais-je faire ? Je pouvais m'occuper d'elle comme je pouvais tout nier et partir au triple galop.

Je finis par faire le tour pour descendre la rejoindre. Lorsque je fus près d'elle, je regardais au loin pour voir un petit nuage de poussière créé par les humains qui repartaient chez eux. Je les méprisaient. Jamais je ne leur pardonnerai ce jour d'infamie au village indien. D'ailleurs ma voix en disait long

- Qu'est-ce que je les déteste ceux-là.

Puis prenant un ton plus doux, je me tournais vers elle.

- Est-ce que ça va ?

En moi même je me disais que c'était une question stupide mais qui pourtant était naturelle.

Bon je sais qu'il n'y avait pas de quoi s'en faire. Une petite écorchure de ce genre guérissait relativement vite. Mais dans certains cas, la blessure ne disparaissait jamais totalement. Comme c'était mon cas, car, bien que cela fasse longtemps déjà, on pouvait encore apercevoir une légère cicatrice sur ma jambe. Tout ce que je savais c'est qu'elle souriait en me disant

- Disons que j'ai connue mieux.

Puis elle regardait derrière moi, affichant un sourire. Elle avait du remarquer que j'avais pris mon petit déjeuner qu'elle m'avait préparé. De mon coté je souriais.

- Merci pour les pommes, ça faisait un petit bout de temps que je n'avais plus eu un tel réveil.

Je regardais ensuite au loin.

- Je ne les comprendrai jamais, d'abord ils veulent nous capturer et quand ils voient qu'ils ne pourront pas le faire, ils essayent de nous tuer. Drôle de mentalité. Les indiens eux au moins étaient respectueux.

Je m'en souvenais comme si c'était hier. Quand Lune m'avait fait découvrir son monde.Au début j'étais réticent à l'idée que les indiens ne m'approchent. Ils le voyaient et n'essayaient jamais de nous forcer. Jusqu'au jour où le maître de Lune me toucha pour la première fois. Et oui que de souvenirs qui rappelaient de bons temps. Surtout lorsque Leïto eut ses premiers contacts avec eux.

Je m’avançais ensuite vers le petit étang pour y boire quelques gorgées. L'eau était fraîche et délicieuse.