Bêytes à poil. | Sue & Vlad |

« Famille ? Oui, si tu le dis. »
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Sucker & Vladimir, rencontre.
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Il attendait, imperturbable dans son box. Il y été depuis son acquisition par "Riche". Il n'avait même pas cherché à connaître le nom de l'endroit où il avait atterrit. Non pas que cela ne l’intéressait pas, juste qu'il savait que depuis qu'on avait trouvé ses papiers, il était devenu un moyen de rentrer de l'argent. Il serait vendu à un prix exorbitant et Riche serait heureux. Mais pour ça, il le faisait monter régulièrement, le faisant sortir en ville, dans les bois et partout où il y avait du monde. C'était comme ça qu'il avait attiré ses plus gros clients. Et le blanc était tellement blasé de servir comme monnaie d'échange qu'il ne cherchait pas à faire quelque chose pour en savoir plus.
Dans l'écurie, il y avait plusieurs chevaux, une dizaine, valant tous quelque chose. La moitié des bêtes partaient rapidement, remplacée par d'autres. Un vrai quai de gare. Il n'y a qu'un cheval qui reste ici. Un grand bai, grégaire à souhait. Vladimir l'avait ignoré, comme les autres. Mais lorsqu'il s'était présenté à lui, il lui avait répondu, par pure politesse. Le bai n'avait pas cherché et c'était Vlad' qui était venu le trouver. Il était le seul qui ne soûlait pas l'étalon blanc. Les autres étaient trop identiques, copies conformes du "bon" cheval, qui se vendrait cher. A part une petite jument, une vraie garce aux dires des autres et que plus d'un aurait voulu coincer, qui avait tenté de s'en prendre à Vladimir, ne provoquant que son mépris, personne ne sortait du lot.

Un brun entre dans son box. Un employé de Riche pour l'entretenir. Faire de lui une belle bête. Mais ce n'était pas tellement utile. La Russie est un pays tellement pratique pour apprendre à avoir de belles allures. Tu veux bien vivre ? Plais à l'Homme. Ce n'est pas compliqué. Acceptant son mors, sa selle et la sangle, il se laisse sortir de son box, et le laisse monter sur son dos.
L'homme connait le dressage auquel est voué Vladimir. Il le fait s’exécuter et obtient de lui ce qu'il veut temps qu'il est précis. C'est le deal. Chacun pour sa pomme, temps qu'ils sont nourris-logés-payé. Enfin, seulement pour le dernier.

Après les figures de dressage, l'homme le mène à al forêt. Comme d'habitude, il va le faire marcher longuement, des fois qu'un homme plein aux As ne sorte du buisson et achète la monture. Mais il savait que Riche voulait le vendre aux Smith. Comme ça, il était certain de pouvoir leur extorquer plus d'argent et être payé rubis sur l'ongle. Vlad' n'aimait pas Riche. Mais il ne décidait de rien à ses conditions de vie.
Il est ramené dans l'écurie luxueuse, puis passé dans un pré. En en faisant le tour, il voit la porte du fond ouverte. Un regard à droite, l'autre à gauche. Personne. Il sort de l'enclos et s'enfonce dans le bois. Non. Il n'est pas fugueur. Mais il a l'impression d'avoir sentit l'odeur de Rose Noire. Et rien en lui coûtait d'essayer. Si on tentait de l'attraper, il n'aurait qu'à retourner rapidement dans le pré de Riche.

Sentant à nouveau l'odeur maternelle, il s'oriente dans la forêt. Contourne les bosquets, évite les chemins fréquentés par les hommes.
Sur un chemin, il rattrape une jument brune, aux longs crins blonds. Tout juste si il y porte un regard. Mais quand il sent l'odeur de la femelle, il dresse la tête. Il a l'impression d'en reconnaître un tout petit morceau. Un peu la même odeur que celle de Rose. Mais ce n'est pas elle. Elle n'a pas la robe neige qu'il connait. Ni le regard vert-d'eau. Elle, elle a des prunelles chlorophylles et une allure sure. Sa mère avait peur.

Mais il se rend compte de tout ça trop tard. Il a déjà relevé la tête et fixé l'inconnue. La saluant d'un signe de tête, il s'excuse, son accent russe roulant dans sa bouche.

" Excusez mon indiscrétion. De vous avoir dévisagée de la sorte."

Il avait du mal avec ce langage. Il n'y était pas habitué. Les prononciations n'étaient pas semblables. Nouveau signe de tête, puis il s'éloigne, pour tenter de chercher l'odeur de sa mère. Mais la seule effluve qu'il sent est celle de la jument brune.

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code de Luciole, autorisé pour April

C'était... La merde.
Elle avait du aménager dans une des fermes, comme ils disaient, de la ville, tout ça parce qu'ils vivaient à plusieurs.
Ce n'était pas vraiment une ferme, en réalité. C'était plutôt une sorte de ranch, voilà. Outre les chiens des propriétaires, les équidés et les hommes, aucun autre animal ne foulait les terres de ce domaine. Sauf Doc. Doc, c'était ce renard apprivoisé qu'avait recueillit les hommes.
En réalité, ils l'avaient trouvé dans les stalles, encore renardeau, blessé. Les chiens ne l'avaient pas achevé, mais rodaient autour de lui comme si ils guettaient leur proie, bien que rien dans leur attitude ne donnait l'impression qu'ils allaient le mettre à mort. C'était d'ailleurs Rouge, lors de son passage pour nourrir, qui était venu le prendre, et depuis, ce renard ne les quittait plus, comme un chien. Il s'était intégré, autant il n'avait pas de mal avec les canidés, autant elle et les autres chevaux n'avaient pas de mal avec sa présence, au contraire, il chassait les rongeurs.
Ses colocataires n'étaient pas déplaisant, en fait. Il y avait une petite jument qui lui rappelait Rose, sauf qu'elle était brune et un peu moins peureuse, elle, elle était plutôt inconsciente et insouciante, et d'ailleurs, c'était les deux autres occupant du ranch qui la surveillaient. Les deux autres ? L'un était son fils, logiquement, qui n'était pas mal du tout, elle l'aurait sans doute déjà croquer. Quant à l'autre, c'était aussi un étalon, plus froid et distant par contre, il était limite désagréable, mais pas avec cette petit bizarrement.
Lorsque Sue les observait, elle remarquait qu'il souriait certaine fois, et c'était souvent de manière triste et mélancolique, tout en laissant pourtant transparaître un certain réconfort, c'était assez étrange.
D'ailleurs, s'était en sa compagnie aujourd'hui que la jument avait quitter son pré. Ils avaient tous passer leur matinée à aider leur propriétaire respectif, ainsi que ceux des autres, afin de rafistoler un minimum leur bicoque. Les étalons avaient servit aux transport des planches et autres matériaux, et les juments... A rien. Enfin, si, à rejoindre le centre ville avec leur propriétaire vers midi afin que ceux-ci puissent se bourrer gaiement la gueule au bar, mais ça, c'était habituel désormais.
En rentrant, comme souvent, ils avaient été mis au pré, et comme souvent, elle et d'autres partaient faire un tour. La plupart du temps, elle partait en compagnie d'un deux deux mâle, voir des deux, simplement parce que la seconde jument n'aimait pas trop s'aventurer à l'extérieur.
Rouge savait que Sue' partait, il l'avait déjà vu, et il avait même une fois essayer de la courser, la première fois, seulement. Désormais, il n'essayait même plus.
Tout ça pour dire, la belle s'engageait dans la forêt en compagnie de son compagnon d'infortune. Ils discutaient entre eux, l'un se souciant de son frère jusqu'à présent invisible, et l'autre se plaignant des étalons trop peu agréable à son goût. Dès qu'ils furent à l'aube de la forêt, ils se saluèrent gentiment d'un geste de tête, et partirent chacun de leur côté.

La blonde soupira bruyamment, inclinant rapidement la tête pour dégager son long toupet sur le côté. Ses longues mèches ondulée se mélangeant entre elles, tout en gardant un aspect propre.
Elle marchait sans but, regardant les alentours avec les paupières mis closent.
Elle était calme aujourd'hui, elle n'avait pas réellement envie de croiser des autres équidés, ou même humain. Elle avait vu Doc se faufiler entre les arbres, mais ne s'en était plus souciée, et préférait simplement continuer son chemin.
Sur son chemin, la brise lui apporta une odeur sucrée, une odeur reconnaissable et familière. S'immobilisant, elle reconnu sans grande difficulté l'odeur de sa soeur, mais c'était un étalon. Elle plissa les yeux, l'odeur était faible, sans l'être. Soit c'était une enflure qui avait essayé de profiter d'elle, soit c'était déjà fait et s'était un rejeton.
Elle resta immobile sur le chemin, apercevant plus loin la source de ses réflexions, qui la fixait, tout comme elle le fixait. Visiblement plus diplomate, ou simplement poli, il lui adressa des excuses, qu'elle coupa immédiatement.

‹‹ Qui es-tu ? ››

La jument n'avait pas son air habituel, ses oreilles s'étaient retournées, alors qu'elle se maintenait, droite et fière, face au plus jeune. Son expression était dure et froide, ses yeux soudainement assombri et vitreux, ne prévoyant aucune de ses pensées, ses lèvres tordues en un rictus négatif, ne quittant le mâle des yeux.

La face de la jument devint plus fermée lorsqu'elle aperçut le blanc. Elle prit la parole tout de suite après qu'il ait finit ses excuses. Elle exigeait de savoir qui il était. L'étalon la regarda dans les yeux et se présenta donc.

" Je suis Vladimir. Ex-étalon de l'armée Russe."

Temps qu'à faire, autant dire d'où il venait. Avec un peu de chance, la jument connaîtrait le pays. Il enchaîna tout de suite.

"Excusez moi si je vous ai énervée tout à l'heure... "

Il parlait doucement, car sa langue n'était pas habituée à ces mots. Il ne savait pas les manipuler et ça avait le don de l'exaspérer.
Mais la jument avait eu une drôle de réaction en voyant Vladimir. La même que la sienne. Elle l'avait dévisagé comme il l'avait fait, mais son expression était devenue froide et disante. Presque agressive, dans sa posture. Il ne pût s'empêcher de remarquer le travail de ses muscles, lui donnant une allure altière et gracieuse. Le seul cheval que Vlad' ai jamais vu se comporter de la sorte était sa mère, durant les deux premiers mois de sa vie.
Les yeux bleu-glace de Vladimir continuèrent à parcourir le corps de la brune. Il ne savait pas quoi penser de cette jument. D'habitude, il ne se souciait absolument pas de ses congénères, préférant s'occuper de lu, mais la, quelque chose l'obligeait à s'intéresser à elle. Peut-être cette façon froide qu'elle avait de le fixer. Peut-être. Il boucla sa phrase, parlant toujours posément.

"... je vous ai prise pour une autre."

L'odeur de sa mère était trop présente sur la jument. Peut-être la connaissait-elle. Et puis, il voulait savoir à qui il parlait. Peut-être que le nom lui rappèlerait quelqu'un qu'il avait connu...

"Puis-je connaître votre nom ?"

C'était tellement étrange de sentir une odeur absente depuis un lond moment sur quelqu'un d'autre. Il ne savait pas quoi penser. Ce n'était pas tous les jours que Vladimir était catapulté à ce point. Cela n'arrivait presque jamais. Le Russe avait habituellement les réponses en tête, ses propres idées sur la question, sa façon de penser. Et la, il était dans le même état qu'un poulain nouveau-né, confronté à une situation inconnue. Lui qui avait toujours eu la chance de rassembler toutes les pièces du puzzle en quelques minutes, il se trouvait dans l'incapacité de contrôler sa façon de penser. Sa mère, cette odeur et la jument brune et blonde omnibuliaient son esprit. Il la détailla un peu la brune. Enfin, non. Il détailla ses accessoires. Une chaîne retenant trois roses. Cette vision lui planta amèrement celle de la fleur rouge sang de sa mère et de cette sorte de collier de perles qu'elle avait dans les crins.

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» And pray for Us ||Capri-Vlad'||