Il fait si beau, et pourtant ... [Privé Andy :D]

Un, deux, trois, quatre ... soixante dix huit, soixante dix neuf ... deux cents deux, deux cents trois ... trois mille six cent, tient un heure, dix mille quatre-vingt, Depuis trois bonnes heures ce matin, je compte les secondes. Je me suis réveillée à l'aube à cause d'un cow-boy idiot, rigolant comme un débile, à l'entrée des écuries. Je pousse un long soupir, provoquant le réveil de mon voisin de box. Je ne lui fais aucune excuse, je ne suis pas d'humeur. Je me retourne pour boire dans l'abreuvoir sale l'eau chaude. J'attends avec impatience l'arrivé de quelques cow-boys, histoire de me distraire un peu, parce que compter, c'est pas ce qu'il y a de mieux. Je me mets alors à taper dans la porte de mon box, pour voir quel bipède arrivera le premier. Aucun homme arrive, mais plusieurs chevaux se réveillent et pestent contre moi. Mais leurs remarques ne m'atteignent pas. Je décide alors de me coucher et d'attendre, encore attendre. Enfin deux heures plus tard, les cow-boys font leur apparition. je commençais à croire qu'ils n'arriveraient jamais. Ils passent tous devant moi, sans me voir. Je hennit à la figure d'un cow-boy, et, en le voyant partir en courant, mon morale remonte rapidement. J'attends ensuite sagement qu'on me donne à manger, car sinon, y'a des risques pour qu'ils m'oublient "involontairement". C'est un nouveau jeune cow-boy qui est chargé de ça aujourd'hui. Je n'ose pas lui faire de mal, mais rien qu'à voir sa tête, il doit pas être très finot. Je fonce sur ma mangeoire et engloutit doucement le contenue, puis je commence à papoter avec le cheval à côté de moi, celui que je n'ai pas réveillé malgré les différents bruits que je faisais. Puis au bout de quelques minutes, des cow-boys parlent devant la porte de mon box :

- Bon alors, aujourd'hui, capture, il nous faut le maximum de chevaux. Johnny, tu prends lui, Dean tu prends celui-là, Lisa *qui est la seule fille du fort* tu prends celle-là, Bob, tu prends elle, Sean, tu prends lui, John, tu prends lui, Ted celui-là et Florian elle.

Je suis alors prise de nausée, comment peut-il me laisser monter par quelqu'un alors que je ne me laisse à peine approcher?

-QUOI ? T'es pas fou ? Jamais je la prendrais.

-Pourtant t'es obligé, alors tu l'fais ou tu t'casse. Bon les autres, rejoignez-moi dans la carrière dans deux minutes.

Visiblement, il ne trouve rien à dire, et il se tourne vers moi, en murmurant des injures à l'autre homme et à moi. Je sens qu'on va pas être copain/copain tous les deux. Il s'empare vivement d'un licol et ouvre rageusement la porte du box et m'enfile le licol. Je baisse les oreilles, mais je ne mors pas, je préfère attendre d'être dehors. Il m'attache bien court, et je ne peux même pas bouger ma tête. L'homme prénommé Florian, va chercher un filet un tapis miteux et une selle qu'il me fait tomber sur le dos. Je hennit de toute mes force et donne des coups de dents dans le vide. Ce Florian ne semble même pas le remarquer. Il sangle de toute ses forces et ma respiration devient haletante. J'ai l'impression qu'il essaie de me tuer ce cinglé! Je dégonfle rapidement mon ventre pour que ça me fasse moins mal. Il détache le licol et me saute sur le dos. Ouille! Je donne un bon coup de cul, mais je me rends bien vite compte que cet idiot est armé d'éperons. Je sors au grand galop de l'allée et m'arrête d'un coup, avec de faire un jolie bond en l'air. Mais non, rien à faire, il ne veut pas tomber, tout ce que je récolte, c'est de grosses douleurs des deux côtés des flancs et dans la bouche. J'avance prudemment au pas, là où Florian m'amène. Déjà tout les autres cow-boys sont là, ils n'attendent plus que nous. Nous sommes d'ailleurs accueillis par des éclats de rire et de voix.

-Alors elle te donne du fil à retordre?

- Non, non ça va.

Je choisis je moment précis pour faire une bonne grosse ruade, qui mets cet abrutis à terre. Il fait tout de suite moins le malin. Les rires sont encore plus sonore à présent. Je trottine gaiment en cercle autour de Florian, qui ne rigole pas du tout. Il reprends d'un coup sec mes rênes et me donne un grand coup dans les dents, avant de remonter sur mon dos. Il me donne un gros coup de talon, mais je reste dans un petit trot, tout tranquille, autour de la carrière.

- Bon on peut y aller ? cri une voix lointaine

-Oui, on y va.

Il me fais donne un coup sec dans les dents et je ralentis. J'ai décidé de ce que je vais faire, je vais aller au pas pendant toute la durée de la capture, en lançant parfois quelques petits coups de cul ou ruades bien placés. Je me mets donc dernière de la rangée, bien malgré Florian et marche lentement. Vu que depuis tout à l'heure, ce cow-boy n'arrête pas de me donner des coups d'éperons, je suis déjà devenue complétement insensible. Il faudra qu'il trouve autre chose. Il ne se passe pas grand chose durant la "balade", jusqu'à , environs vingt minutes après notre départ, j'entends une voix, loin devant moi :

- On va se séparer en groupe de deux ou trois binôme, vous serez avec la personne juste derrière vous. Quand il sera onze heure trente, on repart tous au fort, compris?

.

Florian se retrouve avec Lisa, chevauchant une autre jument, bai. A partir de ce moment là, ils nous tournons tout les quatre à gauche à la recherche de chevaux à capturer. Si jamais j'en aperçoit un, je compte bien faire demi tour pour que personne ne le voit. Mais, de toute façon, Florian n'est pas concentré du tout, il frime et papote avec Lisa de choses complétements inutiles. J'en profite alors pour l'embarquer au grand galop, et ces accoues dans mes dents ne m'empêche pas de continuer à avancer. Je lance d'immense coups de cul et Florian se retrouve à terre. Pas le temps de regarder s'il est amoché ou pas, je fonce droit devant moi, les rênes pendant sur le sol. Je me remets alors au pas, pensant que je les avait semé, mais non, Lisa arrive au grand galop sur sa jument bai et attrape mes rênes. Je me cabre mais elle ne lâche pas prise. Au bout de dix minutes de luttes, elle arrive à me ramener vers Florian, debout et seul. Lisa lui tend les rênes et il s'en empare en grognant. Visiblement, il n'aime pas être ridicule, surtout devant une fille. Je le laisse monter sur moi. De toute façon, je suis certaine qu'il sera bientôt onze heure trente. Effectivement, quelques minutes plus tard j'entends Florian dire:

-On doit rentrer, il est déjà onze heure trente.

Nous faisons demi tour et nous allons au grand galop. Je n'ai plus l'envie de le faire tomber, une seule fois suffit. Nous sommes donc de retour vers onze heure quarante cinq. Là, je me rends alors compte que cette sortie n'était pas une balade de santé, mais une capture de chevaux. Je regarde de tout côté, espérant qu'aucun sauvage n'est était attrapé. Mais je n'entends rien. Il m'enlève tout mon harnachement et me guide vers le box. Mais une voix s'élève de derrière nous.

-Ne la mets pas au box, mets la au pré, elle pourra faire la causette à de nouveaux arrivants.

On ne pouvait s'y tromper, il y avait bel et bien eut des captures durant cette sortie. Il m'amène rapidement vers le pré, aussi pressé que moi de m'échapper. Il détacha le licol et ferma bien la porte du pré. Je regarde autour de moi, espérant ne voire personne, mais il y a bien trois ou quatre chevaux, l'air totalement abattu. Je m'approche en premier de l'abreuvoir et boit de longues gorgées, avant de m'aventurer vers un de ces chevaux.

- Salut ...

Je suis désolé pour lui, mais je ne peux rien y faire, et même si je n'ai en aucun cas aidé ces humains à les capturer, je me sens horriblement coupable. Je regarde alors de plus prés le cheval devant moi. Il a de beaux crins lavés et de très beaux yeux vert, ainsi que des tâches noirs et bai cerise.

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