Un brin d'herbe et un sourire [ With Ikae]

Cours ma jolie, cours ma belle, tu es enfin libre, libre de tout. Ton fils se repose quelques parts ne t'en fais pas, il n'est pas en danger. Prends enfin soin de toi, sinon tu vas mal finir. Cours, jamais tu n'as eu l'occasion de le faire ainsi chez les cow-boys.

Voilà, tu t'es amusée, défoulée maintenant tu es épuisée mais plus heureuse. Voilà, arrêtes-toi pour prendre ton souffle et manger un peu. L'herbe est tendre et riche, parfait pour garder ton sublime corps. Tu avances pas à pas broutant et te reposant. Les oiseaux chantent, volent comme des papillons. D'ailleurs, il y en a un qui s'approche de toi. Il se pose sur ton oreille et te chatouille. Tu relèves la tête et t'ébroues. Il s'enfuit puis revient sur ton nez te forçant à loucher pour bien le voir.

Tu repars au pas une fois qu'il s'est envolé. Tu l'as regardé longuement te disant que lui il heureux malgré sa courte vie. Tu repenses à Yeko, tu pleures. Non, il ne faut pas ! Dis toi qu'il est encore en vie, qu'il te pleure peut être aussi car lui il n'a même pas Natsu à ses côtés. Il te faut refaire ta vie, tracé un trait sur lui. Oui un jour tu vas y arriver. Si seulement, tu ne restais pas dans des coins isolés ou personnes va. Il faut que tu rencontre du monde, tu commences à vieillir, tu n'est pas encore à la fin mais tu es plus proche de la fin que du début.

Tu repars au galop, il te faut te changer les idées, il n'y a que le galop et l'air dans tes crins qui vole qui répare un peu ton coeur. Tu ne regardes plus devant toi, tu fonces tête basse, tes yeux laissent échapper des larmes transparentes. Soudain, tu sautes par dessus une branches, puis une pierre, tes enjambées sont gracieuses mais pas sûre. Tu finis par tomber en roulé-boulé et tu atterris sur quelqu'un. Tu as mal à la nuque, tu te relève, tu es crispée.

- Escusez-moi .

Il te dévisage, vois tu ? Non tu ne dois rien dire, rien faire. Ses yeux sont si noirs de tristesse presque plus que les tiens. Il a du vivre pire que toi. Il a l'air démoralisé, désespéré, vouloir la mort plus qu'autre chose.

- hrum.. nan, c'est rien.

Sa voix est douce à tes oreilles, tu ne trouves pas ? Elle commence déjà à te réconforter, c'est bien non ?? Ah bon, tu es si malheureuse pour vouloir déjà t'enfuir. Tu es bien idiote. Tiens peut être que tu l'intimide, il détourne les yeux pour échapper à tes magnifiques yeux bleus.

- Tu veux me tenir compagnie ? Moi je m’appelle Ikae... solitaire.


Tu le regardes tendrement mais tu clignes vite des yeux pour ne pas te rapprocher de lui. C'est cela que tu veux éviter maintenant. Tu ne veux plus te rapprocher de quelqu'un qui va de nouveau te briser le coeur. Tu n'oses pas lui pas répondre, vraiment pas. Quelle idiote tu fais, pour une fois que tu trouvais quelqu'un de bien. Enfin qui paraît bien pour une première approche. Enfin ta conscience te dit de te ressaisir et de lui parler, lui répondre.

- Je m'appelle Bridgess.

Tu te rapproches de lui comme pour lui répondre, répondre à sa question. Tu vas donc près de l'étalon bleuté et tu le regardes un peu vite fait. Il a un gros coeur noir peint sur sa poitrine. Ses yeux sont aussi bleus que les tiens mais ils sont aussi très noirs. Ils sont sombres, il est triste, tu t'empresses de commencer une conversation malgré que tu n'est aucune envie de faire cela, que tu n'es aucune idée de la manière de faire.

- Tu as une famille ... Ikae ?

Son nom résonne dans ta tête. Le cri de douleur résonne dans ton coeur. Ce mot famille qui c'est brisé le jour même de la lâche des chevaux ne fait que saigner de plus en plus profond ton coeur si sensible. Durant ta vie, tu n'as pas connu le bonheur en fait. Triste au début en perdant ta mère, tu as un peu retrouvés le bonheur avec Yeko puis tu l'as perdu puis retrouvé. Il n'a fait que des vas et viens incessant et dur que tu as du mal maintenant à supporter en y repensant.

Tu lui tapotes le museau doucement comme pour l'inciter à répondre. Car tu commences à faire ta capricieuse en voulant toujours le mieux et la rapidité .

Voilà ... c'est bien, tu commences à te parler, maintenant ralentis les battement de ton coeur et soit gentil avec elle. Toi tagl la petite voix, j'ai pas besoin d’être en stéréo. Mais c'est qu'elle a l'air bien gentille cette jument alezane, avec ses grandes balzanne, son arabesque et ses crins bicolores. J'ai envie de m'approcher, mais avec mon état on ne sait jamais, je pourrais faire de ces conneries sans m'en rendre compte...


- Je m'appelle Bridgess.

Ouaw... qu'elle voix d'ange. On dirait quelqu'un de bien, de gentille qui voudrait m'aidé. Non?. Je déteste déballer mes problèmes, leur montrer mes sentiments, à quel point j'ai mal. Je la sens se rapprocher.. je sais vraiment pas comment je vais faire. Faut que je garde mon calme... pitier, pas de crise ! Elle me regarde dans le fond des yeux, des yeux bleus... comme les miens..et comme elle . Ca y est, son image s'est encore emparée de mon esprit, j'ai une violente envie de pleurer. Des larmes.. encore des larmes. Elle m'a fait ça. Putain c'est pas vrai ! merde à la fin !

- Tu as une famille ... Ikae ?

Ce mot me fait l'effet d'une dague qu'on enfonce en plein dans mon coeur. Non, tout reviens... la naissance de ma fille et de mon fils, mes jours passés avec elle . J'ai envie de crier, te crier le plus fort possible, à quel point elle m'a tué ! à quel point tout ça, c'est sa faute !! On était bien ! elle m'a tout prit !!!! Je sens une présence sur mon museau.... je rouvre mes yeux que j'avais fermé, comme un poulain qui vient de naitre et de prendre sa première bouchée d'air. C'est loin maintenant... oui, je referais une nouvelle, tout sera effacé, comme une nouvelle vie qui commence.

- Non... je suis seul.

Oui, je sais, c'est pas beau de mentir... Mais maintenant tout ce qui compte c'est d’effacer le passé. Je suis un étalon seul, rien de plus. Tout les derniers mois n'existent plus. Et tant mieux.

- Dit moi, Bridgess... à quoi ça sert de vivre quand on a aucun but dans la vie ?

J'avais finis par sortir le fond de ma pensée, enfin je veux, dire, la question qui venait de se former... Puis merde, qu'avais-je à dire d'autre ? Sortir le " saluuut ça va et twaaa ? " Non. Je ne suis pas comme ça.

Je vois une larme couler de sa joue. Ah, zut, j'ai pas été très sympa sur ce coup, voilà que maintenant je fais pleurer les juments !


- Je ... je sais pas. Peut être pour un jour trouver un but. Dis moi la vérité. Tu n'est pas seul, du moins tu ne l'as pas toujours été ?


Aïe.. Elle a remarquer mon mensonge... je me demande bien ce qu'elle pense de moi. Qu'un pauvre étalon rabougrit qui passe son temps à mentir. Que dis-je ? je pense à mon image, encore une fois. Enfin, je suis en compagnie d'une superbe jument me direz-vous. Ca y est, maintenant que je suis larguer, je pense aux juments ! mwarf, en attendant, je lui est quant même mentis et elle attend surement une réponse. Je la vois toujours proche de moi, et j'en profite pour lui offrir à mon tour une tape sur le museau. Rien que pour le contacte, et peut-être dans ce geste, me faire pardonner. Mais le problème, c'est qu'il fallait bien que j'en parle à un moment ou à un autre... Aïe, j'aime pas parler du passé, surtout pas de celui-là. Mais, maintenant qu'elle me le demande je ne peu plus retourner en arrière.

- Tu.. tu as raison. Et bien .. il y a quelques jours.. j'étais avec une jument. Nous étions tout les deux inséparable, nous avons même eu deux poulains, jumeaux. Mais elle ne veux plus de moi ... par ma faute.

Je pensais qu'il serait dur de raconter les jours précedents, pourtant, cela se révéla moins dur que prévus, peut-être grace à ce sourire coller sur son visage qui me mettait peu à peu en confiance...

- J'ai encore mal, mais c'est de l'histoire ancienne, J'arriverais surement à tourner la page, un jour ou l'autre...

• Je déplace puisque Askae ne vient plus.