Adieu petite indienne, va te reposer { Libre }

• Un jour tu te lèves et ton coeur a mal. La solitude pèse alors que ton seul désir est d'avoir de nouveau quelqu'un qui sache panser les blessures de ton coeur. Tu te sens si seule alors que tu as la chance d'avoir un enfant que tu ne vois jamais. Tu aurais aimé pouvoir le serrer contre toi plus souvent, pour rêver et repenser à l'être que tu as perdu. Tu t'en vas de l'endroit ou tu as passé la nuit. Le soleil tape déjà, les rayons sont déjà forts et brillants.

• Tu avances nonchalamment à travers les terres, seule. Tête basse et les yeux perdus dans le vide. Les oiseaux se font rare par ses temps chauds et seuls quelques êtres stupides osent sortir d'une cachette à l'ombre. Ton crâne se fait attaquer par les rayons brûlants qui transmettent cette chaleur à ton corps en sueur. Ta robe beige dégouline et ce teinte d'un beige plus profond. Tes forces t'abandonnent, tu ne désires que t'écraser sur le sol de feux qui se dresse sous tes pieds. Tu avances tous de même pour aller vers les montagnes. L'ombre est toujours caché derrières ces grandes pierres.

• Les voilà enfin, se dressant devant toi comme des colosses. Tu te dépêches de grimper pour trouver un endroit frais. Ton dos te fait mal tout comme tes jambes et ta tête. Ce dos qui a tant souffert depuis ta naissance. Petite, les petits indiens te montaient déjà dessus, puis ce fut ces lourdauds et enfin ta grossesse. Tant de massacre à ton pauvre corps. Tu es encore jeune mais ton corps a subi les massacres de toute une vie d'une vielle jument sur le point de rendre son ultime souffle.

• Enfin de l'ombre, un endroit frais ou tu vas pouvoir t'étaler de ton long malgré la pente vers le vide ... Tu t'allonges et poses ta tête sur le sol viollement. Tu penses, tu penses , repenses à ton passé. Une vie si mouvementé, bourré de malchance mais avec toutefois des moments de bonheur avec lui . Ce que tu aimerais le revoir lui, lui qui t'as permis de retrouver le sourire après la mort de ta mère, lui qui t'as ouvert son coeur et t'as permis d'avoir un fils. Si seulement, Natsu était là, tu lui dirais tout cela, tu le serrerais tous contre toi et lui dirais que c'est le descendant des chevaux domestiques mais libre. Qu'il aurait pu être heureux si ils n'avait pas empoisonné l'eau. Ce que tu aimerais lui dire tout cela et surtout combien tu l'as aimé lui, lui et son père.

• Tes magnifiques yeux bleus pleurent toutes les larmes possibles. Tu as mal de tous cela. Tu aurais aimé que ta mère meurs plus tard, meurs quand tu aurais grandis, quand tu serais devenue moins dépendante de elle. Tu aurais mieux compris ce qui c'était passé, moins pleurer sur elle, moins pleurer pour elle, moins pleurer toute ta vie et à tous moments. Tu aurais aimé que les indiens existent toujours, que tu te retrouves avec de la peintures partout comme les grands guerriers. Tu ne l'aurais sûrement pas rencontré mais tu aurais rencontré quelqu'un d'autres qui aurait tout aussi bien comblé ton coeur. Ta misère ne vient que d'un endroit. Des cow-boys. Si ils n'avaient pas capturé Lougna, tu ne serais pas là, tu n'aurais pas souffert et tu ne l'aurais pas fait souffrir pendant ces 11 longs mois. Sans eux, les indiens seraient toujours là, sans eux, ta mère aurait pu galoper une dernière fois dans les prairies avec toi à tes côtés, sans eux, tu n'aurais jamais rencontré Yeko, sans eux, tu n'aurais pas tant souffert.

• Tu pleures à chaudes larmes, puis, prisent de chagrin, tu te lèves et scrutent l'horizon. Tes crins volent au gré du vent qui emporte tes larmes sur son trajet. Tu ne t'arrêtes plus quand un carnivore pointe le bout de son museau. Tu te retournes vers lui toujours en pleurs. Qu'il mette fin à tes jours maintenant, tu ne souffriras plus, tu rejoindras tous ceux que tu as aimés et tu pourras voir Yeko et Natsu de n'importe quel endroit. Mais au moment ou il te saute dessus, l'instinct est plus fort , tu te recules violemment et commences à galoper après t'être reculé. Tu le regardes par dessus ton épaule, oubliant le bord de la falaise. Quand tu te retournes, il est bien trop tard, tu as beau essayer de t'arrêter rien y fait, c’est fini. Tu vois le vide, tu hurles de toutes tes forces. Tu hurles son nom, à lui. Une chute vertigineuse, à la fois longue et courte, à la fois donnant du bonheur et de la tristesse. Le sol est là, tu es écrasé dessus. Tu as mal de partout, tu sens ton coeur ralentir de plus en plus. Tu sens le dernier battements et en un ultime souffle, tu murmures trois noms, les trois noms de ceux que tu as le plus aimé...