Je me sens si bien... (pv Cerise)

Les yeux dans l'horizon, elle fixe ces deux jeunes poulains qui gambadent au loin. Cela lui rappelle elle et Jack. Jack, il lui manque tant. Ce jeune poulain tout noir au yeux vert brillant de bonheur. Comme elle leur en veut. Elle en veut à tout le monde, de toute façon. Même à ceux qui n'y sont pour rien. C'est pour ça. C'est pour ça qu'elle n'a personne a qui parler, à qui se confier. Mais elle s'en fiche pas mal. Ouais, elle s'en fiche de tout, aussi. Elle se lève et dangereusement, se rapproche des deux galopin. Elle les salue d'un sourire et les jeunes, heureux de voire une "nouvelle amie", joue avec ses crins si noir. Ses yeux battent comme des ventilateurs, essayant de charmer le jeune poulain mâle. Celui-ci, si jeune et pourtant téméraire, s'approche d'elle a grand trot. Puis, il s'approche de son museau pour le poser sur le sien, mais elle se cabre, un méchant rictus au lèvres. Ses membres battent de l'air. Elle hennit méchamment aux jumeaux qui la fixe avec horreur. Elle va pour retomber sur la jeune pouliche, mais le mâle se met entre eux et il la pousse. Elle tombe lourdement et, un mal de crâne carabinée, se relève. Elle crache sur l'étalon blanc et part au trot, la queue en panache. Ils ont eu de la chance, ces jeunes... Elle aurait pus la tuer, la petite. Mais il y a eu le père à la rescousse. Rhaaa ! Trouvons une autre victime.

Elle part dans un galop fou, hennit pour appeler les gens. Plusieurs mâles célibataires la fixe avec insistance. Alors, elle leur lance des petits clins d'oeil. Puis, au loin, à l'ombre d'un arbre trône une jument blanche. Elle n'aime pas les blancs. Alors elle prend une pierre dans sa bouche et la laisse de plein fouet sur la jeune. Celle-ci se lève d'un bond. Avoine est complètement morte de rire, derrière 'arbre, mais elle se contient. La blanche et noire se tourne vers elle sans la voire. Avoine s'approche d'elle au petit trot, la queue en panache. Les oreilles droites, elle fait un sourire mesquin :

_Bha alors, petite, tu t'es prit une pierre dans la gueule ? Sa t'as pas fait mal, au moin ?

Les pupilles d'Avoine grandirent d'un coup et ses yeux vairons n'était plus. La colère et la haine s'y lisait si facilement qu'il aurait fait peur à n'importe qui. Elle n'était pas en colère contre la jument... Non, mais contre les Humains, contre ces monstres bleus qui l'avait abbondonner, qui avait tuer son frère. La haine qu'elle ressentait était plus qu'énorme et, ne pouvant le garder pour elle, elle s'en prenait souvent au autre. Comme avec la petite pie d'aujourd'hui.

Elle ne voit pas la jument plaquer ses oreilles sur son encolure, elle entend juste le hennissement de rage qu'elle lance. Alors, Avoine sort de ses pensées et elle remarque que les sabots de la petit pie tape le sol rageusement. La voix aiguë et sèche de la jument montre bien qu'elle n'est pas d'humeur à rire. Avoine soupire lentement et plusieurs flash-back défile devant ses yeux. Elle n'entend pas les paroles de la jument, elle voit juste son frère et sa mère, et puis il y a elle. Ils sont trois, ils sont fous de joie... Ils galopent, les crins aux vents. Les yeux verts de Jack la transpèrencent alors et tout s'arrête. Avoine sort de son flash-back, les oreilles droites, les yeux écarquillés. Elle ne sait plus ou elle se trouve, elle ne comprend pas. Tout avait l'air si réel et à la fois elle avait cru qu'elle rêvait.

Avoine tourna la tête vers la pie et fronça légèrement les sourcils. Elle était encore là, elle ? Elle ne pouvait pas la laisser deux minutes tranquille ? Puis, de nouveau, ces souvenirs si réel. Elle bouscula la jument et partit au galop, les yeux aux bords des larmes. Elle était toujours en plein flash-back. Elle cria, en sanglot :

-Laisse-moi ! Laisse-moi ! S'il te plaît... Laisse-moi, Jack !

Et elle galopait. Elle galopait en fermant les yeux, en suppliant l'image de Jack s'en allait. Cela faisait pourtant des années qu'il était partit, mais il le hantait toujours. Elle était toujours pleine de culpabilité. Elle pensait réellement que c'était de sa faute, ce qui lui était arriver. Oh, comme elle s'en voulait. Comme elle s'en voulait ! Elle s'en voulait de tout ! Elle s'en voulait d'avoir laisser son frère partir, d'avoir laisser sa mère sombrer dans la déprissions, d'avoir accepter de quitter les cow-boys. Parce que maintenant, qu'est-ce qu'elle avait ? Plus rien. Plus rien...