Isabella ♛ Et la vie continue.

Isabella est une jument dont la robe est noire avec quelques petites tâches blanches au niveau des épaules et de la croupe. Elle a une longue ligne blanche qui traverse toute sa colonne vertébrale et son front. Elle possède des balzanes blanches qui font jaillir la lumière de sa robe ébène. Ses crins sont enflammés. Rassemblés, on a l'impression d'avoir un feu près de nous. Ses yeux sont d'un vert puissant et profond. Elle est élégante et fine. Son corps se marie avec tous les mouvements qu'elle fait.

Isabella est une jument remplie de caractère. Son caractère n'est pas réellement mauvais, mais elle est rebelle, courageuse, aventureuse et fougueuse. Elle adore la liberté et ne supporte pas les Humains. Elle est parfois quelqu'un de silencieux et mystérieux qui cache ses faiblesses et ses douleurs à ses proches. Elle n'est pas très proche des mâles car, elle a vécu une expérience désagréable chez les Cow-Boys avec un mâle. Elle peut parfois se montrer jalouse, parfois même douce et agréable. La pureté de son âme ne se montre pas, mais c'est une jument qui est pleine de vie.

Mon nom à moi, mon petit nom, c'est Isabella, née un jour de d'automne, sous un pommier qui perdait ses fruits. Ma mère, une jument comme les autres, autrefois Solitaire vivant follement dans la nature, venait de s'échapper de chez les Cows-Boys. Moi, je ne voyais rien, mais elle souffrait. Elle s'était fait mitraillée par tous les Cows-Boys. Des balles s'étaient enfoncées dans sa chair, puis dans son ventre, cassant l'enveloppe où je dormais bien au chaud. Heureusement pour moi, je devais naître dans quelques jours. Je naquît donc, sous un pommier et dans le sang. Ma robe noire et blanche était couverte de ce liquide métallique et vermeille. Je finis par prendre ma première bouffée d'oxygène. Je suis née ! Je suis vivante ! Mais dans le sang de ma mère … L'odeur de ce liquide hideux me fit tourner la cervelle. Je finis par sentir l'odeur que j'avais rêvé de sentir avant tout. Mais quand je me retourna, elle était presque partie. Elle finit par souffler doucement dans mon petit toupet et murmurer en suffoquant :

« Isabella … »

Moi, comme une pauvre idiote de service, je souris. Elle répondit à ce sourire et me quitta. La nuit tombait, et mes larmes aussi. S'écrasant sur le sol humide de la nuit, je pleurais sur le corps de ma défunte mère. Cela devait être la première nuit où je pourrais dormir à ses côtés. Ce fut la première nuit où je dormis à ces côtés, quand elle était morte. Je bus un peu de son lait, mélangé à son sang. J'avais trop faim et j'étais obligée de faire ce geste qui me dégouta toute ma vie. Puis je m'endormis. Je ne savais pas comment ni pourquoi, mais le lendemain, je me réveilla dans un box. Je savais pas ce que c'était au début, mais après, je découvris des Hommes qui me touchèrent, ouvraient ma bouche avec force pour observer mes dents, me forçaient à me mettre debout pour que je marche. Je compris ce que voulais dire « cruauté ». Des jours, puis des mois passèrent où les Hommes tentèrent de me sevrer. C'était comme impossible. L'énergie de ma défunte mère bouillonnait en moi, je devais défendre l'honneur de ma famille, rester libre et ceux pour toujours !

Un jour où je mettais pris pleins de coup de cravache et d'éperons, je saignais. J'avais mal, je pleurais et je voulais rentrer dans mes terres natales. Des hommes entrèrent dans mon box. Je les entendit parler :

« Elle est impossible à sevrer, le colonel a ordonner de la conduire là où tu sais. »

L'autre homme avait sourit. Cela ne signifiait rien de bon. Ils me conduisirent dans un endroit que j'ignorais absolument. Là, un poteau, où ils m'attachèrent. Je me secouais de partout, tentant de leur échapper. Un homme rigola en me disant que l'étalon n'allait pas tarder à venir me faire du bien. Je finis par m'arrêter, intrigué. Me faire quoi ?! L'étalon en question arriva, les yeux bandés. Un sourire diabolique fendit ses lèvres sinistres. Avec toute la violence de son âme, il tenta de me saillir. Sa brutalité me rendit folle. Je me cabrais, hurlais, envoyant mes sabots dans la figure de cet hypocrite. Les hommes tentèrent de me calmer. Un autre prit un pistolet et tira. Je recula et la balle tapa ma corde, me libérant. Avant de recevoir une autre balle, je courus vers la sortie. Lorsque je l'atteignis, j'étais enfin libre. Mais un coup de feu retentit et une douleur atroce prit possession de ma jambe arrière gauche. Je hurlais de douleur, mais refusant de laisser la liberté m'échapper, je continuais de galoper. Chaque foulée était un enfer. Je souffrais terriblement. Je finis par tomber dans une prairie, inconsciente.

Quand je me réveillais, j'étais près de chevaux. Ils avaient guéris mes blessures et un étalon lança :

« Bienvenue dans le Troupeau de Raven, notre chef. »
« Nous sommes là pour anéantir l'espèce humaine. »

Je ne comprenais pas très bien, mais je finis par me relever. Je faisais partie d'un troupeau, et ce dernier me plaisait.
Voilà comment, moi, Isabella, je suis arrivée dans le Troupeau de Raven. Je vis sur ses terres à présent, et personne ne m'en délogera. Je suis une compagne de la liberté ! Et cela pour toujours !