I gonna die ♞ S. — Private.

L'on m'avait mis dans l'un des petits prés du fort.
Onze mois étaient passés depuis mon acte et je me demandai comment se portait la jument. Il était vrai que je ne l'avais pas croisée souvent étant donné qu'elle allait le plus souvent au pré pendant que je travaillais et que sinon les cow-boy l'emmenaient dans un box spécial, plutôt éloigné des autres. C'était la nuit, une nuit plutôt noire, la lune était cachée. J'entendais des bruits tout autour de moi, mais je n'avais pas peur, j'avais l'habitude de ces longues nuits au pré durant lesquelles je ne dormais que trop peu, assez souvent sur mes gardes. Le vent était frais, l'herbe aussi. Je ne faisait que marché de long en large. Onze mois... je savais ce que cela pouvait signifier. Une de ces nuit elle risquait de mettre bat, mais laquelle ? Je n'allais peut-être même pas être là... En fait cette pensée me torturait l'esprit depuis un petit moment, l'idée que finalement je put la faire souffrir. Mais après tout.. j'étais ainsi... cela ne m'inquiétait peut-être pas autant. Cela n'avait peut-être aucune importance pour moi. Allez savoir..

Et puis j'entendis des bruits, différents de ceux d'habitude. Des galops qui n'appartenaient pas a des chevaux, des grognements qui certainement n'appartenait a aucun animal vivant au fort, a part les chiens. Mais eux n'entraient pas dans les prés sans raison, et ne grognaient pas comme s'ils étaient affamés. Je relevai la tête, essayant de savoir d'où cela venait. Du grand prés d'à côté... j'en avais la certitude. Et... Sheryl n'allait-elle pas au pré cette nuit ? N'était elle pas faible a cause de ce qu'elle portait ? Sans réfléchir je sautai la barrière qui me séparait de l'autre pré et aussitôt je sentis les charognards se tourner vers moi, comme s'ils m'avaient senti, flairé. Je les sentis affluer vers moi, comme attiré par idée d'avoir de la nourriture. Ah non pas cette nuit les amis. pas cette nuit. Je sentis l'un d'eux qui tentai de s'attaquer a moi et au moment où il bondit j'entendis un hennissement fatigué et douloureux. Puis je donnai une ruade a l'un des prédateurs qui poussa un couinement, et puis a d'autre. Finalement après une lutte face a ces animaux les coyotes battirent en retraite. J'avais quelques plaies aussi, ils avaient réussi a me mordre et a me griffer a certains endroit des membres.

Puis je m'avançai en direction de là où j'avais entendu le hennissement, pour ensuite stopper net ma course. Sheryl était couchée, le souffle court. Un humain était assis a ses côtés, et j'ai de suite pensé a son maître. J'étais sur qu'elle était vivante et soulagé je m'avançai au pas, même en sachant que je ne devais pas être ici, dans ce pré. Et deux formes sombres ont attiré mon attention. Je me tournai vers eux. Deux poulains. Je n'osai vraiment y croire. J'étais presque effrayé, même si j'étais heureux du fait qu'elle allait si bien. Arrivé a sa hauteur je baissai la tête vers elle, ignorant presque royalement l'homme. Puis celui-ci repartit presque directement, allant chercher je en savais quoi, sûrement pour soulager sa monture. Même si je savais qu'il était gentil avec Sheryl je n'étais toujours pas prêt a tous les apprécier sans énormément les connaître. Doucement la jument semblait reprendre un souffle normal. Je souris, un sourire sincère et rassurant. Un sourire que je n'avais pas l'habitude d'avoir, mais que pourtant je portais a ce moment là. Et puis je lui parlai, ou plutôt je lui murmurai en repensant a la petit conversation que nous avions eu ce jour là:

- Nous avons pris l'opportunité, nous n'avons pas contredit le destin. En récompense tu vis.. et ils vivent.

C'était vrai que j'avais aperçut ces quelques blessures causées par l'attaque des coyotes mais cela n'avait pas l'air de l'avoir trop altérée... J'étais finalement content qu'elle soit là, et qu'eux aussi...